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De la révolution cognitive à la révolution numérique

La révolution cognitive

Il y a 150 000 ans l’Homo Sapiens peuplait déjà l’Afrique Orientale, laissant à Homo Neandertal les territoires au Levant. Cette coexistence n’était probablement pas pacifique, mais aucune des deux espèces n’avait trouvé comment supplanter l’autre. Puis vers 70 000 avant JC, Sapiens conquiert brutalement le Moyen-Orient et pousse inexorablement Neandertal à l’extinction.
Pourquoi ? On suppose que diverses mutations génétiques de l’encéphale ont permis à Sapiens de gérer différemment sa communication. Il a su mieux interagir avec les autres individus de son groupe et des groupes voisins en produisant de l’information. Il a su, grâce à celle-ci, s’organiser, sélectionner les êtres les plus fiables, les plus intelligents, les plus habiles et utiliser au mieux les capacités de chacun pour réduire l’adversaire à néant. Ainsi dès l’aube de l’humanité l’échange des données, la capacité à les analyser y compris lorsqu’elles sont en grand nombre et enfin leur utilisation montrait toute l’importance des flux d’informations dans l’évolution de notre espèce.

La révolution de l’écriture et de l’alphabet

Cette nécessité d’échanger des informations, aussi bien futiles qu’importantes, ne s’est dès lors jamais démentie. Mais la transmission orale, par sa volatilité, limite fortement cette capacité à transmettre des données. La solution apparait en Mésopotamie 3500 ans avant JC sous la forme de l’écriture cunéiforme. Désormais le flux de données est décuplé, l’homme a à sa disposition non seulement des informations verbales immédiates mais aussi s’il le souhaite des informations dont il peut disposer en l’absence de son auteur.
Toutefois, signes cunéiformes ou hiéroglyphes sont complexes et limitent leur usage à un nombre très restreint d’individus. Les phéniciens, en 1500 avant JC, simplifient le processus d’écriture en inventant ce qui deviendra notre alphabet après ajout de voyelles par les grecs et les romains.
La quantité de données échangées peut encore augmenter…

La révolution de l’imprimerie

Les informations désormais facilement intelligibles circulent en gardant leur fiabilité. Un obstacle toutefois à leur diffusion massive, chaque écrit et sa duplication demandent du temps.

Gutenberg vers 1440 lève cet écueil en occident (Chinois et coréens l’ont en fait devancé de 200 ans…). Avant 1500, on estime qu’au moins 20 millions de livres sont imprimés. Non seulement le savoir devient accessible à un grand nombre, mais sa pérennité est assurée grâce à la multiplication de chacun des ouvrages.
L’imprimerie reste pendant plus de 500 ans la principale technologie de diffusion de la connaissance, elle constitue un formidable vecteur de circulation des données.

La révolution numérique

Une nouvelle étape est franchie dans la diffusion de l’information avec l’apparition des technologies numériques. Ce qu’il convient désormais d’appeler «data» est produit dans des proportions proprement hallucinante.
Si les premiers ordinateurs apparaissent dès la fin de la seconde guerre mondiale, il faut attendre les années 80 et l’apparition des premiers ordinateurs personnels pour que l’ère numérique puisse être qualifiée de révolution.
1990 voit l’explosion du phénomène internet renforcé dans les années 2000 par l’apparition des smartphones.
En 2017, l’intelligence artificielle ne relève plus de la science-fiction. Les derniers avatars de l’informatique cognitive, Deep Mind de Google, Watson d’IBM sont capables de digérer des quantités inhumaines de datas, de les interpréter et de leur donner du sens.
Désormais le numérique fait partie de notre vie quotidienne, les transformations induites par ce phénomène, tant d’un point de vue social que d’un point de vue économique sont colossales. La profession vétérinaire n’échappera pas à ces mutations et doit s’y préparer.
Le logiciel supplante désormais le matériel, un smartphone n’est rien sans son OS, mais avec ce dernier il remplace à la fois un téléphone un GPS un ordinateur et un appareil photo !!
Les récentes évolutions technologiques en matière d’objets connectés, de réalité augmentée, de robotique, d’imagerie, d’IA ou encore de communication vont impacter notre pratique.
E-santé, télémédecine, m-médecine, quantified self, télésanté, CRM, e-réputation, e-learning, serious game, sont des mots qui doivent non seulement faire partie de notre vocabulaire, mais aussi nous être familier pour pouvoir mieux les apprivoiser.

Source: Vet Futurs France

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