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Accusant Donald Trump de vouloir détruire la poste pour saboter l’élection du 3 novembre, la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a annoncé ce dimanche 16 août la tenue d’une séance extraordinaire cette semaine afin d’approuver une loi qui empêcherait tout changement dans les opérations de la poste.

« L’existence et le gagne-pain des Américains, tout comme la vie de notre démocratie, sont menacés par le président, écrit Nancy Pelosi dans une lettre aux représentants démocrates, citée par le New York TimesC’est pourquoi j’appelle la Chambre des représentants à revenir pour une session plus tard dans la semaine. »

La Chambre des représentants, en vacance jusqu’au 14 septembre, serait ainsi sur le point de voter une loi sur le service postal autour de ce samedi 22 août, selon le quotidien new-yorkais.

Cette décision soudaine de la leader démocrate reflète l’inquiétude montante dans le pays sur l’intégrité de la présidentielle du 3 novembre : comment la poste va-t-elle gérer les quelque 80 millions de votes par courrier d’Américains peu enclins à se rendre dans l’isoloir par peur du coronavirus ?

Courrier qui s’accumule, boîtes aux lettres supprimées

C’est que les témoignages sont éditifiants, notamment dans la presse américaine de ces derniers jours, rapporte notre correspondante à New York, Loubna Anaki. Des employés de la poste affirment qu’on leur interdit de faire des heures supplémentaires, qu’on leur demande de commencer leur service plus tard et de finir plus tôt. Des tas et des tas de courriers s’accumulent, des boîtes aux lettres supprimées des rues…

Pour les démocrates, il n’y a aucun doute, le président a lancé une opération contre la poste pour empêcher le vote par courrier à l’élection de novembre. Ce samedi, Bernie Sanders a même réclamé la démission de Louis Dejoy, directeur des services postaux américains, un proche de Donald Trump et l’un de ses plus importants donateurs.

Fraudes en faveur de Biden ?

Il faut rappeler que cela fait plusieurs semaines que le président Trump dénonce le recours au vote par correspondance. Il estime, sans avancer de preuves, que cette méthode peut facilement donner lieu à des fraudes, qui bénéficieraient à son rival démocrate Joe Biden.

L’initiative de Nancy Pelosi accélère en définitive le branle-bas de combat chez les démocrates. Ces derniers planifiaient une audition à la Chambre de Louis DeJoy et d’autres responsables de la poste le 28 août. Par ailleurs, les procureurs généraux des États américains dirigés par des démocrates – Washington, Pennsylvanie et New York en tête – s’apprêtent à lancer des poursuites judiciaires contre les réductions de moyens aux services postaux.

De son côté, la Maison Blanche s’est dite « ouverte » à débloquer des crédits en urgence pour aider la poste à gérer le surcroît de courrier en attente. Jusque-là, Donald Trump s’opposait formellement à toute aide financière supplémentaire.

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