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Le thème de l’immigration refait surface dans le débat politique en France après l’allocution d’Emmanuel Macron lundi. Le président veut que « la nation se mette d’accord avec elle-même sur son identité profonde » et « affronte la question de l’immigration ». Ce thème fera donc partie de ceux qui seront abordés lors du grand « débat national » que s’apprête à lancer le gouvernement en réponse à la crise des « gilets jaunes ».

Mais que vient faire l’immigration dans ce débat ? Pour une partie de la majorité, ça n’est pas ce que demandent les « gilets jaunes ». Matthieu Orphelin, député LREM du Maine-et-Loire, est mal à l’aise et laconique : « Cela me paraît très étonnant. »

Son collègue Jean-Baptiste Djebarri, deuxième circonscription de la Haute-Vienne LREM, justifie, lui, cette proposition : « Je constate aussi que dans les discussions que j’ai pu avoir avec les « gilets jaunes », on va dire le canal historique, ceux qui revendiquaient essentiellement pour le fruit de leur travail et que le fruit de leur travail paye, c’était un des sujets aussi qui revenait souvent. »

A droite, on approuve, à gauche non. Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, y voit la main de l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, qui a échangé avec Emmanuel Macron avant son allocution : « Déplacer le débat d’un terrain économique et social sur un terrain qui est le terrain sociétal, voilà une stratégie qui à court terme peut porter ses fruits. Moi je crois qu’elle est dangereuse. Jouer la politique du pire, c’est toujours la pire des politiques. »

Vers un grand débat

Pour le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, il ne faut pas avoir peur de mettre les sujets sur la table : « Si on n’est pas capable de se parler entre nous d’un sujet dont on voit bien qu’il vient fracturer la classe politique européenne, on s’expose à ce que d’autres en parlent à notre place. Ceux qui pensent qu’en ne parlant pas de quelque chose, on va éviter les problèmes, ceux-là se trompent. »

Le débat national abordera aussi la question de la mobilité, de la citoyenneté ou encore de l’organisation de l’Etat.

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