Il y a des moments dans la vie d’un pays où le destin collectif s’impose à la conscience nationale, où l’histoire appelle à la retenue, à la sagesse et au sens de l’État.
La Côte d’Ivoire vit aujourd’hui l’un de ces moments décisifs. Après les épreuves traversées, notre peuple a mûri ; il a compris que la paix ne relève ni du hasard ni de la confrontation, mais de la maîtrise de soi, du dialogue et de la responsabilité quotidienne de chacun.
La paix n’est pas une promesse électorale, c’est un héritage à préserver et un devoir républicain.
Elle ne se proclame pas dans l’excès ; elle se construit dans la mesure. Elle se bâtit dans le respect mutuel, dans la vérité partagée et dans la confiance entre l’État et les citoyens. Gouverner, ce n’est pas diviser ; gouverner, c’est rassembler et apaiser. Car un peuple respecté demeure uni, et un État juste traverse les générations.
Notre pays a besoin de clarté, de justice et de constance. Le peuple ivoirien ne demande pas des promesses spectaculaires ; il attend une parole sobre, tenue dans le temps. Lorsqu’un État est transparent, le peuple est confiant. Lorsqu’il est juste, le peuple demeure patient. La responsabilité politique commence par la parole maîtrisée et se confirme par l’action continue.
L’État, pour sa part, doit rester la maison commune, solide, impartiale et protectrice. Il n’est ni un butin ni un instrument de revanche ; il est l’arbitre, le garant de l’équilibre national et le protecteur du vivre-ensemble. Sa mission première est de préserver la justice, d’assurer la sécurité et de garantir la dignité de chacun. Un État fort ne brutalise pas ; il rassure. Il ne s’impose pas par la peur ; il s’impose par la confiance.
La paix durable est une œuvre patiente.
Elle se tisse jour après jour dans les écoles, les villages, les administrations et les familles. Elle se consolide lorsque les institutions sont respectées et lorsque la loi s’applique à tous avec la même rigueur, sans passion ni règlement de comptes. La stabilité est une discipline collective, fondée sur la retenue, la continuité et le respect des règles communes.
L’expérience des nations nous enseigne une vérité constante : les pays qui durent sont ceux où les institutions dominent les hommes, et non l’inverse. C’est dans la continuité républicaine, dans le respect des équilibres et dans le refus de la personnalisation excessive du pouvoir que se préserve la paix civile et que se prépare l’avenir. L’État doit rester debout, calme et impartial, quelles que soient les circonstances.
Le peuple ivoirien a toujours privilégié le dialogue à la rupture, la négociation à la violence, l’unité nationale aux divisions stériles. Cet héritage de sagesse politique est notre bien le plus précieux. Il doit redevenir notre boussole morale, pour avancer ensemble, sans provocation, sans arrogance, sans esprit de revanche. Car la Côte d’Ivoire est plus grande que nos divergences et plus durable que nos ambitions individuelles.
Ensemble, gardons notre pays debout.
Préservons la paix comme un bien sacré.
Respectons l’État comme notre maison commune.
Et transmettons aux générations futures une Côte d’Ivoire stable, apaisée et fidèle à son idéal républicain.
La Côte d’Ivoire avance lorsqu’elle choisit la sagesse plutôt que la passion, le dialogue plutôt que l’affrontement, et la stabilité des institutions plutôt que l’ivresse des hommes.
La paix d’abord, l’État toujours, le peuple au cœur.
À Abidjan, le 16 décembre 2025
Yaya Fofana
Président du Mouvement des Forces d’Avenir (MFA)
































