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Il arrive un moment dans l’histoire d’une Nation où chacun doit s’interroger sur l’héritage que nous laisserons à ceux qui viendront après nous. Lorsque le Président de la République affirme que ce nouveau mandat sera celui de la « transmission générationnelle », cette phrase dépasse le cadre de la politique immédiate : elle nous renvoie à une responsabilité commune, à un devoir moral, à un horizon que nous devons penser avec lucidité et humanité.

La Côte d’Ivoire que nous devons transmettre ne peut être une simple continuité de ce que nous avons reçu. Elle doit être une œuvre collective, améliorée, apaisée, enrichie par notre expérience et guidée par nos valeurs. Transmettre signifie préparer une génération, l’accompagner avec bienveillance, l’écouter avec respect et lui ouvrir les chemins de l’émancipation. Notre jeunesse abonde de talents, de créativité, d’énergie ; elle mérite des opportunités réelles, un environnement discipliné, des institutions fiables et un pays où le mérite n’est pas une exception mais une règle.

Nous devons transmettre un climat de paix profonde, de confiance restaurée, d’unité sincère. La paix n’est pas seulement l’absence de conflit : c’est la présence du respect, de la justice et de la reconnaissance mutuelle. C’est le sentiment que chacun, quel que soit son âge, sa région, son parcours, compte pour la Nation et peut y trouver sa place. C’est cela que les générations futures attendent de nous : un pays qui ne laisse personne au bord du chemin.

La Côte d’Ivoire que nous devons transmettre est une Côte d’Ivoire qui respire l’équité, la discipline, mais aussi l’espoir et la fraternité. Elle doit être bâtie sur la culture de la vérité, de la responsabilité, du dialogue et de la solidarité nationale. Elle doit également s’inspirer de l’Houphouëtisme, cette école de paix, de tolérance et de respect, qui a su forger l’âme même de notre Nation. C’est à partir de cette sagesse fondatrice que nous pourrons élever un pays où le citoyen se sent protégé, valorisé, utile et digne.

Transmettre, c’est aussi incarner. On ne transmet que ce que l’on pratique. La droiture, la parole donnée, la transparence et le sens du devoir doivent redevenir les fondements de notre vie publique. Les jeunes ne croient pas aux discours : ils croient aux exemples. Montrons-leur une gouvernance qui écoute, qui apaise, qui unifie et qui partage. Montrons-leur que le leadership véritable, loin des rivalités stériles, se mesure à la capacité de rassembler et de rendre possible.

L’avenir ne s’improvise pas : il se prépare. Si nous voulons léguer un pays stable, prospère et harmonieux, alors nous devons dès aujourd’hui renforcer nos institutions, transformer notre économie, soutenir l’innovation, moderniser nos infrastructures, valoriser l’entrepreneuriat et protéger les plus vulnérables. Car toute transmission authentique est d’abord un acte spirituel : c’est en confiant nos intentions à Dieu, en purifiant nos cœurs et en élevant nos actions que nous pouvons espérer laisser un héritage digne de Sa miséricorde. La transmission générationnelle ne doit pas être un slogan : elle doit devenir une réalité visible dans chaque foyer, chaque école, chaque entreprise et chaque village.

La Côte d’Ivoire que nous devons transmettre est un héritage vivant, fait de paix, d’ordre, de discipline, de justice et d’opportunités. Elle est la promesse que nous faisons à nos enfants et aux enfants de nos enfants : celle d’un pays où l’avenir n’est pas redouté, mais désiré.

En un mot, transmettre la Côte d’Ivoire, c’est aimer la Côte d’Ivoire. Et aimer la Côte d’Ivoire, c’est travailler à son apaisement, à sa cohésion et à sa grandeur.

Et parce qu’aucune Nation ne se construit sans vision, sans constance et sans lumière intérieure, j’affirme ici que notre génération a le devoir sacré de relever le flambeau. Rien ne nous sera donné, tout sera conquis par la foi, la discipline et le sens du bien commun. Nous devons marcher ensemble, unis, guidés par Dieu et par la sagesse de nos anciens, pour offrir à ce pays non pas un simple avenir… mais un destin. Car la Côte d’Ivoire ne doit pas seulement évoluer : elle doit s’élever.

Fait à Abidjan, le 9 décembre 2025

Yaya Fofana
Président du Mouvement des Forces d’Avenir

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