La reconnaissance par Israël le 26 Décembre 2025 du Somaliland continue à troubler le sommeil de ceux qui mettent en garde contre la » balkanisation » de l’Afrique en illustrant leur pensée par l’évocation d’autres territoires dans l’oeil du cyclone comme le Kivu au Congo Démocratique et plus surprenant encore la partie anglophone du Cameroun. Les cas de l’Azawad au Mali et de la Casamance au Sénégal apparaissent également dans leurs argumentaires
Ils ont certes et forcément raison de mettre en garde, mais choisissent volontairement d’ignorer que la spécificité du cas du Somaliland et surtout de sa reconnaissance de fait par certains pays régionaux comme l’Éthiopie, Djibouti et le Kenya avec lesquels il entretient d’excellentes relations de coopération.
En effet, en quête d’un accès à la mer, l’Éthiopie a conclu, le 1er janvier 2023, un accord surprise avec le Somaliland pour l’utilisation d’une partie du port de Berbera sur la Mer Rouge.
Ce port offre également une alternative à Djibouti par où passe l’écrasante majorité des importations éthiopiennes.
Dans cet accord avec l’Éthiopie (facilité par la Turquie), ce dernier pourra même disposer d’un port militaire.
Ceux qui aux Nations Unies, à l’Union Africaine ( dont le siège se trouve comme par hasard en Ethiopie), à l’Union européenne et dans le monde arabe s’agitent et sont mécontents, oublient de noter que le Somaliland en 35 ans d’existence n’a jamais été au centre de la curiosité médiatique pour des violences internes ou une absence de démocratie dans sa gouvernance.
C’est une démocratie stable comme il en existe très peu au sein des 54 ou 55 pays membres de l’Union Africaine qui jouissent d’une reconnaissance internationale.
La trajectoire démocratique et la gouvernance du Somaliland sont inspirants.
Ce pays se distingue en effet admirablement par ses institutions stables qui tirent leur légitimité de ses traditions culturelles, sa croyance musulmane et du fonctionnement de la Démocratie Représentative.
Alors que toute trace d’État avait totalement disparue de la Somalie durant près de deux décennies, le Somaliland en l’espace de 35 ans, a vu défiler à sa tête six présidents successifs à la faveur. d’élections générales régulières.
Au vu de tout cela, on est autorisé à se demander quelles sont les attentes de ceux qui sont mécontents et protestent alors même le Soudan du Sud dont ils ont avalisé la création a plongé dans la guerre civile qui se poursuit moins d’une année après sa reconnaissance internationale. Allons donc !
Prof. Moritié































