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Laurent Gbagbo agite sans cesse le chiffon rouge.

On le sait, Laurent Gbagbo a du mal à trouver le bon tempo pour se lancer dans le jeu politique depuis son retour en Côte d’Ivoire le 17 juin 2021. L’ancien chef de l’Etat tente, par tous les moyens, d’agiter le chiffon rouge pour faire adhérer les populations à sa cause politique. Mais il se trouve que son logiciel est resté bloqué sur 2010 quand il perdait le pouvoir dans les urnes et par la force armée. Au cours de toutes ses sorties, il veut pousser ses interlocuteurs à la révolte. En surfant sur des clichés du passé. Après Songon le 19 mars 2022, où il est allé tenter de remonter une partie du peuple Atchan contre le pouvoir d’Abidjan, il promet de remettre le couvert du 7 au 10 avril dans les régions du Cavally et du Guémon. Cette fois, comme annoncé par son lieutenant Koné Katinan, il va aller parler des «atrocités» qui ont eu lieu dans la zone durant la rébellion armée de Guillaume Soro. Alors que les populations ont fait leur deuil et tentent de se reconstruire, Laurent Gbagbo compte aller ouvrir leurs plaies. Selon le journal La Voie Originale, qui se veut son porte-voix, il va mettre l’accent sur le «génocide Wê». Le journaliste Boga Sivori, en faisiant un gros amalgame, (c’est Guillaume Soro qui a écrit un livre pour révendiquer tous les actes de la rébellion) estime que «le génocide Wê est le point culminant des atrocités dont ce peuple a été victime de la part de forces pro-Ouattara. Mais il faut se rappeler que pendant les années rébellion, les villages de Guitrozon et de Petit Duékoué ont été le théâtre d’atrocités inqualifiables. Dans la nuit du mardi 31 mai au mercredi 1er juillet 2005, selon des témoignages recueillis sur place, des individus non identifiés avaient attaqué lâchement les deux villages profondément endormis, faisant 41 morts et 64 blessés», tente-t-il de jouer sur la corde émotionnelle. Mais ce que le journaliste oublie de dire, c’est que la décennie 2000-2010 a été douloureuse pour toute la Côte d’Ivoire. Boga Sivori choisi de ne pas parler du charnier de Yopougon découvert le 27 octobre 2000 dans la foulée de l’élection contestée de Laurent Gbagbo à la présidence ivoirienne. Ce jour-là, 57 corps sont retrouvés à la lisière de la forêt du Banco. C’est que les 24 et 25 octobre, des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour dire non au simulacre d’élection qui venait d’avoir lieu. 22 ans après ce drame, les parents des victimes tentent de tourner la page. Il n’y a jamais eu d’acte de contrition de la part de Laurent Gbagbo qui venait de s’installer dans le fauteuil présidentiel après avoir déclaré : «Mille morts à droite mille morts à gauche, moi j’avance». Aujourd’hui, plus que de vouloir jouer avec les émotions des victimes, les populations, partout en Côte d’Ivoire, ont besoin de développement : routes, hôpitaux, écoles, électricité… Et c’est ce chantier exaltant que le Président Alassane Ouattara a entamé et poursuit inlassablement. Plus que les mots, Alassane Ouattara est dans les actes de construction. Et à son arrivée dans la région, Laurent Gbagbo découvrira à son corps défendant que le quotidien des populations et les conditions de vie s’améliorent. La région est en chantier. C’est cela le vrai point.

Stéphane Badobré

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