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Les informations révélées mercredi 19 décembre 2018 sont vertigineuses. Dans l’Illinois, Etat industriel du nord du pays, près de 700 membres du clergé avaient été accusés d’agression sur mineur ces dernières décennies, sans que la plupart des cas ne fassent l’objet d’enquêtes particulières. Mais si cette affaire interpelle par son ampleur, elle n’est pas la première du genre à secouer l’Eglise américaine. En décembre, l’ordre des jésuites avait par exemple publié une liste de 200 noms visés par des accusations crédibles depuis les années 1950.

Quand elle a lancé une enquête sur de potentiels actes pédophiles au sein des églises de l’Illinois, Lisa Madigan ne s’attendait sans doute pas à découvrir autant de cas suspects.

Mais en quatre mois, la procureure a réussi à collecter pas moins de 185 noms de prêtres visés par des accusations sérieuses, et les diocèses de l’Etat ont par ailleurs reconnu avoir été prévenus de dénonciations contre au moins 500 autres religieux.

Des faits remontant certes souvent à plusieurs décennies, mais qui prouvent bien que, comme le dit la procureure, « l’Eglise catholique n’est pas capable de faire sa police elle-même ».

« Protéger les jeunes des prédateurs »

Car non seulement des centaines de mineurs ont pu être abusés, mais en plus la hiérarchie religieuse aurait donc couvert ces agissements – puisque la justice n’a pas été saisie – et que même les enquêtes internes semblent avoir été rares.

Mercredi, les responsables actuels ont immédiatement fait acte de contrition, assurant que l’archidiocèse de l’Illinois fait désormais partie des plus stricts pour « protéger les jeunes des prédateurs ».

Mais c’est bien l’Eglise catholique américaine dans son ensemble qui est désormais sur le gril. On avait appris cet été que 300 prêtres avaient abusés d’enfants en Pennsylvanie, et d’autres Etats sont eux aussi en train de mener des investigations.

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